Bijoux en céramique d'artistes contemporains à la Fondation Bernardaud

Publié le 15 juillet 2010
par P.J.

Durant tout l'été et jusqu'au 16 octobre 2010, la Fondation d'entreprise Bernardaud organise une exposition autour du bijou contemporain. 150 Å“uvres en céramique prêtées par 18 artistes de diverses nationalités interrogent les codes d'une expression artistique ancestrale en le projetant  dans des perspectives nouvelles.

Des bijoux portables, mais aussi improbables et importables. Cette exposition montre les bijoux de céramique comme une Å“uvre d'art plus que comme une parure à porter. Si certains sont conçus en référence à l'histoire des arts et aux nombreuses traditions attachées au bijou, d'autres s'en affranchissent totalement.

Réalisés avec les matériaux les plus divers ils mélangent tous les assemblages possibles en fonction des techniques, des symboles et de la culture en vigueur à une époque donnée.

Parmi les Å“uvres  plus remarquées, le collier de Peter Hoogeboom (Pays-Bas) fabriqué à partir de centaines de petites plaquettes en porcelaine rectangulaire réunies par des anneaux en acier leur permettant d'épouser la forme du corps ou encore La Dot de Marie Pendariès (France) qui propose une madone parée de façon futuriste avec sa vaisselle entièrement découpée par ses soins, bras et mains gantées d'anneaux de porcelaine et la suite du service de table troué gisant à ses pieds comme une traîne.

Très dérangeants et donc très intéressants,  les bijoux de la Finlandaise Tiina Rajakallio composés de cheveux, d'argile et autres matières assez indistinctes –parfois collantes ou poisseuses- qui révèlent ce qu'il n'est pas séant de montrer et qui posent une vraie question. Le bijou est-il encore agréable quand les matériaux qui le composent sont entachés de mauvaise réputation ?

Nous cautionnons par ailleurs et depuis longtemps l'utilisation du mercure pour la purification des métaux précieux, l'exploitation des hommes pour l'extraction des pierres fines, et épisodiquement la vente des métaux précieux pour nourrir la machine de guerre. De même, nous admirons que la pureté soit le résultat d'un nettoyage. Ne pourrions-nous pas apprécier en retour qu'un bijou constitué de résidus possède de réelles qualités esthétiques et devienne ainsi un objet-miroir de toutes ces contradictions ?
Cette exposition baptisée Un peu de terre sur la peau et mise en scène par l'orfèvre plasticienne Monika Brugger est à voir absolument si vos pas vous conduisent dans la région de Limoges.

Fondation d'entreprise Bernardaud
27, avenue Albert Thomas
87000 Limoges

 

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