Le diamant

Publié le 26 mars 2008
par M-D.S

Minéralogie

Tout comme le graphite et le charbon, le diamant est une construction de carbone, mais diffère des deux autres par l'agencement intime des atomes. Une découverte que Lavoisier fit au laboratoire du Muséum national d'Histoire Naturelle à Paris.

Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que l'on découvrira que le diamant se forme au cœur de la terre entre 200 et 800 kilomètres de profondeur : les atomes sont alors compactés. Il y a des milliers d'années, grâce à des phénomènes éruptifs d'une extrême violence, ils ont été propulsés à la surface de la terre dans une lave appelée kimberlite.

L'Inde est le berceau du diamant. Il y fut identifié, décrit et y acquit l'aura qui le fit sertir au front des rois. Jusqu'au XVIIIe siècle, ce pays et ses légendaires mines de Golconde fut le seul lieu de production du diamant.

En 1725 (alors que les mines indiennes commençaient à s'épuiser), la découverte de gisements au Brésil par les Portugais accrut l'utilisation du diamant en joaillerie.

En 1866, fut découverte l'Etoile d'Afrique du Sud, une pierre magnifique. Commencèrent alors les premières exploitations des mines dans ce pays.

Histoire

Le premier document montrant l'existence du diamant est un manuscrit sanscrit de 320 av. JC, se rapportant au commerce de cette pierre singulière qui était déjà connue pour être à la fois la plus dure et la plus rare et donc, la plus précieuse d'entre toutes. Associée au tonnerre elle signifiait alors l'âme de la déesse Indra dont elle incarnait la puissance guerrière.

Le nom diamant, vient du mot grec adamas (indomptable).

Roi des pierres précieuses, il a été utilisé pour la parure dès l'Antiquité. On s'en servit d'abord pour graver les autres pierres, puis il fut monté à l'état brut ou simplement poli. La découverte du clivage permit de le monter en pointes naïves, et ce n'est qu'au Moyen Age que les artisans commencèrent à le tailler, ce qui eut pour effet de lui faire jeter ses feux, c'est-à-dire d'obtenir des jeux de lumière sur ses facettes et au fil des siècles et des tailles de plus en plus sophistiquées, de briller d'une manière incomparable.

Jusqu'au début du XVIIIe siècle, l'Inde et ses légendaires mines de Golconde (aujourd'hui épuisées) fut le seul lieu de production du diamant et lui attribua des qualités spirituelles, morales et philosophiques uniques. Cette gemme resta longtemps réservée aux monarques et aux trésors religieux. Toutefois, si très tôt, Grecs, Romains, Chinois, Arabes utilisèrent le diamant à qui ils reconnaissaient des propriétés magiques et bénéfiques incomparables, les premiers Chrétiens eux, l'accusèrent de maléfices, ce qui explique son éclipse dans notre culture jusqu'au XIIIe siècle. C'est Saint Louis, qui de retour des Croisades, réhabilita le diamant en le choisissant comme emblème du pouvoir et de la royauté. Il fut longtemps interdit aux femmes et aux roturiers d'en porter, jusqu'à ce que Agnès Sorel, la favorite en titre de Charles VII en brave l'interdit.

Convoitée par tous, cette pierre mythique, alors portée à l'état brut n'offrait aucun éclat particulier mais symbolisait la force et la puissance guerrière et amoureuse.

La découverte de gisements au Brésil en 1725 permit une plus grosse production et une utilisation plus large du diamant dans la joaillerie.

Sous le Second Empire, la découverte des gisements d'Afrique du Sud entraîna un accroissement considérable de la production de joaillerie, même si ces produits étaient encore réservés aux plus riches.

Actuellement, les diamants proviennent dans l'ordre de production, du Boswana, de Russie, d'Angola d'Afrique du Sud, de Namibie, du Canada, d'Australie et du Congo. 20 % seulement de la production de diamants sont réservés à la joaillerie. 1 000 carats de diamants bruts extraits donnent 150 à 200 carats de diamants taillés de qualité gemmes, c'est-à-dire pouvant être utilisés en bijoux.

Joaillerie

Comment le diamant, pierre talismanique, symbole de puissance depuis Pline l'Ancien s'est-il transformé en pierre d'apparat ?

C'est en le taillant que le diamant livra peu à peu, en point d'orgue, cette lumière incomparable. Grâce à l'invention de la taille en pointe, venue d'Italie entre 1395 et 1410, qui orna la plupart des joyaux de la Renaissance et du XVIIe siècle. Les feux naîtront plus tard avec la taille brillant au milieu du XVIIe siècle et feront les délices des cours d'Europe. Au départ peints en noir sur les portraits, les diamants vont au fil des siècles s'éclairer de touches de lumière dans leur représentation (des portraits de la cour de France sont là pour le montrer) mais dans le même temps la pierre va perdre peu à peu son statut sacré pour devenir une manifestation de puissance et d'apparat.

La première bague de fiançailles sertie d'un diamant hors des milieux princiers est décrite dans un contrat de mariage de 1503. Deux siècles plus tard dans les milieux aisés, ce style de bague constituait la preuve d'engagement la plus appréciée.

La valeur d'un diamant est déterminée par les 4 C : carat, color, clarity et cut.

Une classification GIA (Gemological Institute of America) et CIBJO (Confédération Internationale de la Bijouterie Joaillerie Orfèvrerie, des diamants, perles et pierres).
Carat. Le poids (et donc la grosseur) qui s'exprime en carat. 1 carat pèse 0,20 grammes.
Color. La couleur et la limpidité. A l'exception des diamants de couleur, tous les diamants de joaillerie paraissent blancs mais ils présentent souvent une coloration légère. Si elle n'a pas d'influence sur sa beauté, elle en a sur sa valeur.
Clarity. La pureté ou la très faible proportion d'inclusions à l'intérieur de la pierre.
Cut. La taille, c'est-à-dire la forme taillée qui elle, dépend du savoir faire du tailleur de diamant.

Un diamant est un accumulateur de lumière. Quand il est taillé dans de bonnes proportions, la lumière s'y reflète, se renvoie d'une facette à l'autre et ressort par le dessus, appelé table de la pierre.

Il existe de nombreuses formes de tailles, qui dépendent avant tout de la forme de la pierre brute.
La plus courante est la taille rond à 58 facettes, mais on trouve également la taille princesse, marquise, ovale, poire, coeur, émeraude, baguette, en serti rail... et toutes sortes de nouvelles tailles particulières, brevetées par des joailliers (exemple le serti mystérieux et le serti merveilleux de Van Cleef & Arpels, la taille Pompon de Boucheron, la taille Mellerio, etc.)

Les diamants de couleur : une fantaisie de la nature

Plus rares que les diamants (on trouve en moyenne un diamant de couleur d'un carat pour 100 000 diamants blancs) les diamants de couleurs (appelés aussi fancy diamonds) sont une fantaisie de la nature due à un accident de croissance au moment de la cristallisation. Leur gamme chromatique est équivalente à celle du spectre solaire. Plus la teinte est foncée, plus le diamant a de la valeur. Curieusement, ils n'étaient guère appréciés jusque dans les années mille neuf cent soixante dix. Ce n'est que récemment que les diamantaires les ont redécouverts.

Les célèbres mines de Golconde en Inde (aujourd'hui épuisées, elles ont été les seules à avoir approvisionné le monde entier jusqu'au XVIIIe siècle) recélaient déjà des pierres colorées. Et plus du tiers des diamants célèbres -par leur histoire et par leur poids- sont des diamants de couleur.

On en trouve dans les mines du monde entier. Les plus recherchés sont les rouges (les plus rares) dont la mine d'Argyle en Australie reste le premier producteur mondial), les verts, les bleus, les roses et les jaunes ? Ces derniers étant les plus répandus.

Quatre critères définissent la qualité et le prix d'un diamant de couleur : la teinte (la meilleure est celle qui est la plus prononcée et la plus uniformément répartie), l'intensité, le poids et la pureté.

Le diamant noir lui, mis à la mode par le joaillier suisse Fawaz Gruosi pour sa marque De Grisogono est nouvellement coté sur le marché.

On doit également à ce créateur, la mise en avant des Icy Diamonds, translucides naturels, aux teintes laiteuses.